Un socle patrimonial que Ladurée cuisine sur un fil. A l’occasion de la réouverture du Palais Galliera, à Paris, le 28 septembre prochain, voici que ses boîtes à macarons se parent de délicates estampes pour célébrer la nouvelle jeunesse de ce temple patricien de la mode.

Fées et effets

Boîtes « Palais Galliera » de 8 macarons, 17€30 l’une, en boutiques depuis le 23 septembre 2013

Boîtes « Palais Galliera » de 8 macarons, 17€30 l’une, en boutiques depuis le 23 septembre 2013

Packagings choisis, respect des codes « à la française », décors d’inspiration Napoléon III pour chaque boutique, accords mets-parfums, partenariats hauts-de-gamme sont autant d’étiquettes de caractère que cette séduisante « macaronnière » arbore sur son corsage alluré. Ladurée, c’est un style. Un brin chic, un peu snob, un délice d’initiés à mettre entre toutes les bouches, une coquetterie parisiano-parisienne qui s’internationalise. C’est aussi un goût. Celui de l’enfance et du temps fané des vieilles horloges…Saluons au passage les bonnes fées de s’être penchées sur le berceau de Louis Ernest Ladurée, puis, 160 ans plus tard, sur David Holder lorsqu’il rachète, avec l’appui de son père, la vénérable institution. Sous le sceau du rond macaron, cette gourmandise d’Empire, l’entreprise déploie ses relais sur la planète.

Déjà 37 points de vente dans le monde, l’ouverture récente d’une boutique dédiée au chocolat et à ses artefacts (Les Marquis de Ladurée, 14 rue de Castiglione, Paris 1er) et cette volonté écrasante d’être le meilleur dans sa spécialité. Ladurée, le Louis Vuitton du macaron ?

Coffrets bougie Camphre/bougie Lavande, 51€ l’un

Coffrets bougie Camphre/bougie Lavande, 51€ l’un

De fil en aiguille…

Coïncidence ou fait-exprès, le Palais Galliera rouvre ses portes ce samedi 28 septembre, en pleine fashionweek parisienne, soit moins d’un mois avant la réouverture de l’adresse Ladurée historique, sise au 16 rue Royale, fermée jusqu’en octobre pour travaux. Musée de la Mode de la Ville de Paris, disposant d’ateliers de restauration et d’entretien de son patrimoine diaphane, d’un Cercle de l’Eventail et d’une collection de costumes, de matériaux et d’accessoires Haute-Couture du 18e siècle à nos jours, le Palais Galliera est une caverne d’Ali Baba pour l’amateur de froufrous ! Son histoire est d’ailleurs tissée d’heurts.

D’après le souhait de la philanthrope génoise Marie Brignole-Sale, Duchesse de Galliera, le Palais fut construit au cours du 19esiècle tardif pour accueillir sa collection d’art privée comptant peintures de maîtres flamands, mobiliers Louis XVI, trésors de Sèvres et des Gobelins. D’emblée mis à la disposition de la Ville de Paris, le bâtiment devint en 1895 musée…d’Art Industriel ! Une décision louable, mais fort peu utile et qui ne rencontra pas un consensus magistral : l’art industriel est considéré comme mineur à l’époque. Traversant la seconde guerre et ses martèlements de bottes au pas cadencé avec une relative indifférence,  le lieu connaît un nouvel essor en 1954. Là, ses salles s’ouvrent aux expositions annuelles, puis au « Salon des peintres témoins de leur temps ». C’est la période des fascinants sublimes. Matisse, Chagall, Picasso, Braque, Léger se croiseront dans ses allées. Mais, à partir de 1960, la bâtisse devient le théâtre de ventes aux enchères régulières…Le statut unique de Paris, s’affirmant plus que jamais comme la capitale mondiale du luxe et de la mode, décide enfin les autorités à doter la ville d’un musée dédié.

C’est chose faite en 1977. Les normes d’accès aux personnes handicapées évoluant de manière drastique, le Palais Galliera ferme ses portes en 2009 pour une totale remise à niveau. Le 28 septembre 2013, les premiers visiteurs verront ce musée d’inspiration Renaissance poursuivre son histoire sous une lumière nouvelle.

Les saveurs du Palais

Rétrospective Azzédine Alaïa, du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014

Rétrospective Azzédine Alaïa, du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014

La maison Ladurée et le Palais Galliera partagent un ADN commun. Pour l’un comme pour l’autre, un souci d’élégance, des gênes très parisiens, un rien d’aristocratique, une identité contemporaine et des origines anciennes les rapprochent. Quoi d’étonnant à ce qu’ils s’allient le temps d’une saison ? Pour ce faire, Ladurée vient d’éditer deux nouvelles boîtes à macarons, et deux bougies au choix, parfum Camphre ou Lavande. Des senteurs délicates pour rappeler l’odeur des baumes protecteurs dont on enduit les tissus rares et précieux. Quand les écrins reprennent les motifs des patrons de papier que le musée détient en abondance dans ses réserves, bien à l’abri. De beaux cadeaux à (s’)offrir en cette rentrée pour célébrer l’art de vivre. Petit plus : à l’occasion de sa réouverture, le Palais Galliera invite le plus discret des créateurs : Azzédine Alaïa. Le couturier et son double (la femme) seront mis à l’honneur à travers une sélection de 70 modèles iconiques !

Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16, réouverture le 28 septembre 2013