Le musée Courbet d’Ornans a réuni 75 œuvres (dessins, peintures et sculptures) pour l’exposition « Courbet, dessinateur » sous forme d’un parcours chrono thématique organisé en neuf sections montrant l’évolution graphique d’un artiste en devenir, permettant de dévoiler la pensée plastique de l’artiste.

Gustave Courbet, né dans le bourg d’Ornans le 10 juin 1819, au cœur du massif du Jura dans la vallée de la Loue, est issu d’une famille aisée de propriétaires terriens. Aîné d’une fratrie de quatre enfants, il portera une affection particulière aux siens tout au long de sa vie.

En 1831, le jeune Gustave entre au petit séminaire d’Ornans et se passionne pour l’enseignement artistique. Son intérêt grandit pour l’art en 1837 à son entrée au collège royal de Besançon où il reçoit les enseignements du peintre bisontin Antoine Flajoulot. Son père lui choisit des études de Droit à Paris, mais, au bout d’un an, Courbet choisit d’épouser une carrière de peintre. Dans cette période bohème, il côtoie peintres et écrivains partisans du réalisme et trouve l’écho de ses désirs composés de rêves d’indépendance et de liberté créatrice. A cette époque, il fréquente assidument le musée du Louvre, où il copie les clairs obscurs de l’école hollandaise ainsi que les maîtres espagnols, tout en continuant son apprentissage artistique dans des ateliers libres.

Nature

Courbet s’attache dès son plus jeune âge à la nature intense qui l’entoure et se sent relié à sa terre natale, il chasse, pêche, randonne… il s’y sent en harmonie, cette nature lui servira de modèle pour un grand nombre de ses futures peintures. Il croque paysages de son terroir, noircit carnets lors de ses nombreuses marches, saisit la nature à l’état pur et primaire dénuée de figure humaine, la nature l’émerveille, pour lui : « le beau donné par la nature est supérieur à toutes les conventions de l’artiste ». Dans l’espace franc-comtois, ou au court de ses nombreux voyages, il capte oiseaux, marines, scènes de chasse,… mais aussi les forces de la nature telle la source de la Loue qui n’est pas sans évoquer la symbolique « origine du monde » peinte deux années plus tard, en 1866.

Portraits et autoportraits

Tout au long de sa carrière, Courbet s’est fait portraitiste de son entourage et de sa famille où ses sœurs posent tendrement. Amoureux des femmes, il les coucha avec passion sur des papiers vélins, ainsi de « Femmes dans les blés » est une ode à la rêverie où tout semble baigner dans une incroyable quiétude… Courbet multiplia un grand nombre d’autoportraits, se mit en scène pour « les amants dans la campagne » où il se représente de profil avec une grande maîtrise du dessin à l’encre sur papier. « L’homme à la pipe » est un autre exemple de virtuosité où l’artiste témoigne d’une quête identitaire.

Engagement

Courbet a toujours eu la volonté d’exister en tant qu’artiste et souhaita exposer dans les salons officiels afin d’être reconnu pour son travail. Hélas pour lui, il dût vite déchanter, ses œuvres ne reçurent que rarement l’adhésion des membres du jury, pour une simple raison : ses sujets transgressent l’art académique… Avec Courbet, on ne risque pas de trouver des scènes mythologiques ou peintures historiques, l’artiste préfère dessiner ou peindre ce qu’il voit dans le monde réel et vise à représenter le plus fidèlement « la » réalité avec des sujets et personnages provenant des classes populaires. L’artiste réalise de rares dessins préparatoires pour des œuvres picturales, lorsqu’il le fait c’est pour reproduire des tableaux, ensuite gravés et imprimés dans les journaux culturels pour en faire la promotion. Ainsi pour « les casseurs de pierres », il met en avant les invisibles, ceux qui ne sont rien aux yeux de la bourgeoisie parfumée, et reçoit en retour d’innombrables controverses de la part des critiques bien pensants, mais son travail lui attire aussi le soutient du collectionneur Bruyas.

Courbet illustre pour ses amis écrivains (Champfleury, Alfred Delvau,…) des livres et des revues littéraires, en 1848 il dessine pour la presse satirique et politique dans le journal du Salut Public. Attaché à ses idées républicaines et humanistes, Courbet s’oppose à Napoléon III et participe activement à la Commune de Paris en 1871, se voit accusé d’avoir fait renverser la colonne Vendôme, est arrêté puis condamné à purger une peine de quelques mois de prison tel un prisonnier politique, se sent contraint de s’exiler en Suisse en 1873 où il fonde une communauté d’amis peintres. Dans sa retraite forcée,  il rend hommage à l’hospitalité de sa nouvelle terre d’accueil  en offrant une allégorie de la liberté sous la forme d’une lithographie, puis d’une sculpture représentant la figure féminine « Helvetia », personnifiant la Confédération Suisse. Epuisé par son combat politique, Gustave Courbet meurt à l’âge de 58 ans.

Souscription

L’association Nouveaux mécènes de Courbet lance une souscription pour l’achat d’une peinture intitulée « portait de Juliette » durant l’exposition événement « Courbet, dessinateur » afin d’enrichir la collection du musée. Représentant le profil de la sœur préférée du peintre, c’est une toile de jeunesse parfaitement maîtrisée restituant la pureté de l’enfant ainsi que toute la tendresse que l’artiste consacre à son modèle. L’objectif est de réunir les fonds nécessaires élevés à 250 000 euros pour acquérir cette œuvre familiale.

Atelier ressuscité

Le second événement de taille sera le jour de l’anniversaire de Courbet, le 10 juin prochain. L’exposition « Yan Pei-Ming face à Courbet » confronte l’artiste contemporain franco-chinois Yan Pei-Ming à l’enfant du pays ornanais, ces deux artistes séparés par une barrière temporelle et culturelle se rejoignent sur de nombreux points communs. En résidence dans l’ancien atelier de Courbet à Ornans, actuellement en cours de restauration, Yan Pei-Ming relève le défi d’un face à face entre expressionnisme et réalisme.

L’exposition « Courbet, dessinateur » à voir jusqu’au 29 avril 2019 conjugue les points forts d’une atemporalité artistique avec l’engagement d’un homme et d’un français qu’une certaine actualité immédiate nous rappelle de ne pas oublier.

(« Courbet, dessinateur » au musée Courbet à Ornans, du 15 février au 29 avril 2019, https://musee-courbet.doubs.fr/ ; tous visuels photos © Stéphane Chemin)

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