« Japonismes/Impressionnismes » est avant tout à replacer dans son contexte culturel. Le riche 19e siècle fut le siècle des bouleversements : bouleversement de l’art et des idées créatrices, bouleversement de société avec la révolution industrielle en Europe. D’un monde brûlé sur les cendres d’hier, se métamorphosent à 100 à l’heure des échanges commerciaux qui s’acheminent vers une mondialisation inévitable. Jusqu’à cette époque, prémisse de la nôtre dans sa soif de globalité, l’art occidental se contentait de reproduire un esthétisme « classique » d’après le modèle antique depuis l’ère de la Renaissance. Une innovation technologique (technique et chimique) permet soudain d’écrire avec la lumière et de fixer sur papier l’image de la réalité. La photographie se positionne dès son invention comme un concurrent de la peinture. Les artistes cherchent alors un nouveau souffle pour respirer et se réinventer…

Ce nouveau souffle arrive telle une vague en provenance d’Asie, particulièrement du Japon isolé jusqu’à l’ère Meiji (1868-1912), lorsque l’empereur décida d’ouvrir son pays à l’Occident par l’abandon d’un système féodal strict, et de se tourner vers une harmonie qui empruntait à la philosophie zen sa modernité silencieuse.

Le japon exporta ainsi massivement sa production artistique, à savoir des estampes qui se caractérisent par la vivacité des couleurs, des traités en aplat, des compositions asymétriques et l’absence de perspective. Les thèmes de l’Ukiyo-e (scène du monde flottant) sont multiples : illustrations de la vie quotidienne, de l’idéal féminin à travers son intimité, de l’érotisme, de l’évocation poétique, de la nature, des paysages… Les artistes qui se frottent au procédé conditionnent leur inspiration (et leur aspiration) à une pensée zen, bouddhiste, taoïste, ils invitent à davantage d’humilité dans la saisie du réel.

Les artistes de l’avant-garde européenne découvrent cet art exotique à travers les expositions universelles de Londres et Paris, ainsi que chez les marchands d’art (Siegfried Bing, marchand d’art japonais). La confrontation avec cette nouvelle vision de penser le cadre et ses sujets va bouleverser la perception artistique et remettre en cause tous leurs acquis enseignés jusque là dans les écoles des Beaux-arts. Il s’agit de repenser et de libérer l’art des dogmes académiques, d’entamer une révolution plastique et picturale sans précédent à travers la nouveauté de la mise en page, l’habileté du dessin, l’éclat des couleurs, la simplification des formes, etc.

Le japonisme confirma les recherches déjà en germe du jeune mouvement impressionniste et permit de révéler à chaque artiste sa propre nature.

A travers un parcours thématique et chronologique de quatre sections, le japonisme se décline à Giverny au pluriel, tout comme l’impressionnisme. Estampes de grands maîtres japonais tels Utamaro, Hokusai, Hiroshige…côtoient les artistes européens (Gauguin, Degas, Signac, etc.), lesquels se mettent à peindre directement sur des éventails des sujets du quotidien ou des paysages.

Claude Monet, Vincent van Gogh, Edouard Vuillard et tant d’autres artistes collectionnèrent les estampes, ils s’en servirent comme modèle pour composer une œuvre singulière en développant un langage novateur de formes. Côté technique, l’estampe japonaise est l’ensemble des procédés artistiques et artisanaux permettant de parvenir à imprimer les estampes faites à partir de gravures sur bois. Ceci posé, les peintres impressionnistes se mirent à l’estampe en utilisant d’autres techniques plus occidentales, à savoir la lithographie (gravure sur pierre puis impression), la xylographie, gravure ou monotype. Des sujets, mais aussi des échos aux estampes japonaises : intimité de la femme (Valloton, Cassat), paysages (Rivière), animaux (Manet) et enfin l’utilisation d’affiches de concerts ou de spectacles (Toulouse Lautrec).

Résultat, la conception des tableaux s’est radicalement transformée depuis l’apport artistique des estampes nippones. Courants Impressionniste, Nabis, Ecole de Pont-Aven… tous usèrent de la touche picturale et de la surface plane pour se libérer du monde réel. L’exposition se termine sur des toiles de Monet : pont japonais, nymphéas… le ciel et l’eau fusionnent ensemble et invitent à une contemplation toute poétique.

Un  atelier découverte destiné aux enfants (et aux curieux) permet de découvrir toutes les étapes de gravure sur bois et d’impression de l’estampe japonaise, et enfin, de s’initier à la fabrication d’une estampe de façon ludique et éducative.

En parallèle à cette belle exposition, on pourra découvrir les travaux de l’artiste japonais « Hiramitsu à Giverny », jusqu’au 4 novembre 2018, dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la proclamation de l’ère Meiji.

Lorsqu’Hiramatsu Reiji découvre les Grandes Décorations de Claude Monet au Musée de l’Orangerie à Paris, il tombe en admiration et cherche à comprendre le cheminement de cet artiste français qui s’est passionné pour le japonisme. Sept toiles et deux paravents, conçus avec la technique traditionnelle japonaise appelée « nihonga » y sont exposés, montrant au public l’influence exercée par Monet… Ces 2 expositions prouvent à quel point l’art ne cesse de construire des ponts entre des pays, des cultures et des modes de pensée dont la rencontre mélange l’intelligence des points de vue. Une mise en regard salutaire dont seule la culture se fait encore le témoin.

(« Japonismes/Impressionnismes », Musée des impressionnismes Giverny, du 30 mars au 15 juillet 2018, http://www.mdig.fr/ ; tous visuels photos Stéphane Chemin)

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