L’œuvre de Paul Klee (1879-1940) est un défi lancé aux esprits. C’est d’un côté un tunnel ouvert à l’allusion, de l’autre une fenêtre ironique pour la méditation. De bribes en bribes, se lit sur le cadran de l’artiste un legs polymorphe, comme une montre secouée qui indiquerait toujours la course des heures mais dans le désordre. Citoyen allemand, naturalisé suisse quelques jours après être passé de vie à trépas, Paul Klee aura été le chaînon brisé le plus plébiscité du monde de l’art. Violoniste, fantaisiste, poète et sensible, Klee qui « était tout sauf un enseignant » reste rétif à la classification. En effet, rien dans son œuvre ne ressemble à celles des autres, plus facilement identifiables en « périodes ».
Dans « Klee », nouveau volume Citadelles & Mazenod, l’histoire du créateur contée par Boris Friedewald (traduit en français par Florence Rougerie) se découvre en 5 chapitres : Enfance et jeunesse, Etudiant et autodidacte, De l’ermite de Schwabing au sommet de l’avant-garde, Maître de Bauhaus, professeur à Düsseldorf, Les dernières années en Suisse.
Mais comment résumer un travail pluridisciplinaire qui va de la peinture au dessin, de la lithographie à la gravure, du décor de théâtre aux marionnettes et à la peinture sur verre ? Ce livre y répond élégamment, par son iconographie : 250 illustrations couleur s’associent au texte de Boris Friedewald pour illustrer l’aspect créatif fantastiquement varié de la galaxie Paul Klee.
Une approche complète, brossée avec talent, étayée des écrits originaux de Klee, pour beaucoup inédits et tous traduits dans cette édition en français. Une monographie exclusive à posséder dans sa bibliothèque !
(« Klee », éditions Citadelles & Mazenod, de Boris Friedewald, traduit de l’allemand par Florence Rougerie, 250 ill. couleur, sortie mars 2016, 304 pages, 95€ ; tous visuels reproduits avec l’aimable autorisation de l’éditeur)