Corporate Mother Fuckers
Yohji Yamamoto sait nager à contre-courant des tendances. Chaque saison, le créateur japonais poursuit son exploration du vêtement comme une seconde peau à habiter. Ses habits « cocons », vestes, manteaux et ensembles « maison » enveloppent le corps pour mieux tracer son dessin. Les thèmes, styles et matières récurrents du designer ont cette fois été repris et adaptés : les sangles, les graffitis, la maille, streetwear, sportswear…
Androgyne, la créature Yamamoto fantasme un guerrier médiéval, un shogun des temps modernes. Le vêtement fait tout. Portées, les pièces prennent leur envol et leur signification sur les mannequins. Plus que d’autres, la collection Yohji Yamamoto est faite pour vivre, bouger, pourquoi pas se battre, sur des cintres elle serait coquille vide en attente d’un hôte. Le public, en majorité d’origine asiatique et surtout japonaise, a apprécié ce mix des époques et des looks à la recherche poussée jusqu’aux détails. Pieds-de-nez aux bien-pensants, Yohji Yamamoto les a soignés en ponctuant sa présentation de pièces d’imprimées et d’inscriptions drôlissimes ! Preuve que le couturier, presqu’un jeune homme, sait encore nous faire sourire.
(Yohji Yamamoto, http://www.yohjiyamamoto.co.jp/ ; tous visuels copyright Stéphane Chemin)