Longtemps considérée comme un phénomène perturbateur, l’émotion est, en réalité, une information essentielle au maintien de notre homéostasie (les processus métaboliques qui régissent notre organisme). De plus, on s’est récemment aperçu d’un point fondamental : l’émotion est une information.
Donc, à nous de faire en sorte que le message donné soit positif !
Au centre du cerveau, existe une structure très ancienne, le système limbique, plaque tournante de l’information émotionnelle. Il y a une latéralisation de la gestion émotionnelle à travers une distribution asymétrique des neurotransmetteurs chargés de la communication à l’intérieur du cerveau.
Par exemple, la dopamine, associée à la récompense et au plaisir, est plus concentrée dans l’hémisphère gauche. A contrario, la noradrénaline et la sérotonine sont plus élevées dans le droit.
Les émotions se manifestent physiquement sous forme de réactions biologiques et/ou de comportements. En même temps, elles se traduisent psychiquement sous la forme de sentiments. Formulé autrement, les émotions agissent en permanence sur le corps et réciproquement.
Du reste, les chercheurs ont découvert que la surface des globules blancs est munie de récepteurs destinés à « dialoguer » avec les neurotransmetteurs issus du cerveau. Dans un processus d‘échange, on s’est également rendu compte que ces mêmes globules blancs sécrètent des neurotransmetteurs qui, à leur tour, influencent le cerveau.
Conclusion, les globules blancs se comportent donc comme de véritables cellules nerveuses agissant par voie sanguine…au point que certains les surnomment « cerveau mobile » !
Aussi, chaque fois que nous éprouvons des émotions agréables qualifiées de « positives », telle que la joie, l’enthousiasme, l’amour, le don, c’est le cortex préfrontal gauche qui s’active, stimulant le système parasympathique. Immédiatement, nos tensions corporelles se relâchent, l’organisme déclenche ses mécanismes réparateurs, incluses ses défenses immunitaires et, en particulier, les cellules NK (natural killer), sorte de gendarmes qui traquent constamment dans le corps les cellules « anormales », c’est-à-dire infectées ou malades…Existe ainsi une véritable continuité entre nos états psychiques et physiques dans un processus sans fin dont nous sommes parfaitement inconscients.
L’écrasante majorité des médecins a appris que le cerveau était un organe figé, incapable de se régénérer ou de se réorganiser. On sait aujourd’hui que c’est tout le contraire : 100 milliards de neurones, 10 000 connexions par neurone, 1 million de milliards de connexions parcourues d’influx électriques à la vitesse vertigineuse de 300 km/h ! Siège de remaniements constants, le cerveau active (ou désactive) certains circuits neuronaux en fonction des nécessités.
Chacune de nos expériences émotionnelles laisse donc une trace dans le réseau neuronal. Et, comme l’a expliqué Antonio Damasio dans sa théorie des « marqueurs somatiques », chaque trace est associée à l’état du corps à l’instant où l’expérience relative fut mémorisée. Et ceci fonctionne dans les deux sens.
Notre corps est donc une incroyable carte topographique de toutes nos émotions vécues.
Débrouillez-vous alors pour vous concocter dare-dare une « carte du Tendre », votre propre géographie amoureuse (de vous et des autres). Une façon médicale de comprendre l’humanisme du 17e siècle.