Paper Fashion Graffiti
Ampleur des lignes et extrême intelligence de la forme fondent les bases de la collection Yohji Yamamoto présentée ce jeudi. Do not cross ! Les lignes de fuite sont présentes partout pour se dérober aux yeux : sur les visages des tops en marques signalétiques, sur les vestes, les gilets, les pantalons en biais, colorées au début du show pour finir par s’élargir en longues bandes à la fin et même par jaillir de la taille, par l’emploi graphique des bretelles portées déjetées.
Yohji Yamamoto est un artisan qui a fait de sa vision du monde une griffe. Constant dans son écriture stylistique comme dans ses parti-pris radicaux, il nous a démontrés qu’il savait aussi se renouveler sans se trahir ni décevoir ses fans inconditionnels ! Les pièces qui composent un vestiaire androgyne comme il se doit pour l’été prochain ne manquent pas de culot ! Impossible de rester indifférent à l’issue de chaque défilé Yohji Yamamoto. On rêve d’une de ces vestes grège dégaine froissée, coupe impeccable sous toutes les coutures. Certains passages portent des mitaines de conduite. Là encore, l’idée de vitesse, de la ligne jaune sur l’asphalte des textiles…Les imprimés qui éclaboussent sont présents, les chapeaux aussi. La collection se terminait sur une série de looks noir et blanc grignotés de dessins comme des tatouages ou des graffitis. Une touche d’humour contemporaine sur la partition originale du Maître.
(Yohji Yamamoto, http://www.yohjiyamamoto.co.jp/ ; tous visuels copyright Stéphane Chemin)