Amours chiennes
Le créateur globe-trotter qui a fait de ses diverses origines un ADN et de ses errances apatrides un foyer, a présenté une collection singulière et pour le moins déroutante. Une cabine des tops du moment, le mystère autour du personnage et l’attente fébrile du public levé de bon matin, tout concourait à attiser notre curiosité. Jailli pied au plancher dans la brume électrique, le 1er look a créé la surprise.
Silhouettes androgynes, les filles portaient des pantalons tuyaux, vestes ou gilets sans manches à même la peau, crêtes et mèches folles piquées d’épingles à nourrice sur la tête et un air décidé sur la gueule, mélange de punk/rock/baroude à l’allure chienne ! Haider Ackermann nous a habitués à une vraie identité à chacun de ses shows. Ce défilé en délivre une quintessence trash, son double, un soleil noir pour l’été prochain.
Haider Ackermann, sorte de pendant de Dries Van Noten côté obscur (avec qui il a en commun d’avoir été formé à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers), après avoir un temps été envisagé à la place de Raf Simons chez Dior, est aujourd’hui pressenti chez Chanel quand le temps viendra…Haider Ackermann, digne successeur de Karl Lagerfeld ? Le temps (et la mode) le dira.
(Haider Ackermann, http://haiderackermann.be/ ; tous visuels copyright Stéphane Chemin)