10 coups de cœur culturels qui vont vous faire voyager en France et à Paris : se rafraîchir dans les caves Ackerman du pays de Loire, s’enivrer d’histoire du costume et de parfums avec la visite des musées Fragonard à Grasse, réfléchir et s’engager dans l’arrière-pays varois devant une exposition vidéo à Toulon, s’impressionner devant le talent d’Edgar Degas à Giverny, côtoyer les chefs-d’œuvre au Grand Palais ou à la Fondation Louis Vuitton, rêver au monde renversé de Pablo Reinoso ou de Marcel Broodthaers à Paris, ou encore se dépayser devant les couleurs du vitrail contemporain à la Cité Chaillot et les trésors du ghetto de Venise dans le quartier du Marais…Voici 10 expos que vous ne voudrez plus quitter…
« Fleuve Céleste » et « La Crypte des effraies » : Julien Salaud invité à la Résidence Ackerman avec Fontevraud La Scène.
Fleuve Céleste
Artiste à facettes, Julien Salaud ne cesse de surprendre par sa capacité à changer de peau. En 2015, sa nouvelle mue s’est opérée dans les caves Ackerman à Saumur. Son œuvre souterraine intitulée « Fleuve Céleste » marque un aboutissement dans le langage créateur de cet inclassable « change-forme » ! La résidence Ackerman, maison de vins tranquilles et de fines bulles récemment investie dans l’art contemporain en partenariat avec Fontevraud La Scène, a laissé carte blanche à l’artiste et le résultat est à couper le souffle !
Le visiteur qui parcourt la fraîcheur enveloppante des caves et celliers ne se doute pas de ce qui l’attend au bout de l’aventure : des kilomètres de fils de broderie reliés par des dizaines de milliers de clous dessinent sur la roche une trame pariétale et rupestre proche de l’hallucination et du trouble des sens. Sommes-nous dans l’eau ? Dans les airs ? Sous terre ? Les repères d’une exposition habituelle se brouillent, l’atmosphère est celle d’une cathédrale dédiée à l’art, une chapelle ardente où l’on a envie de tomber à genou sous tant de sensitivité universelle. L’art de Julien Salaud prend sa source dans la nature, dans les forces vitales qui sourdent et coulent, avec les animaux chimères qui peuplent son bestiaire. A l’instar d’un étonnant « poisson-chatte-vampire » qui trône au centre de l’une de ses arachnéennes compositions.
Où trouve-t-on les vrais artistes aujourd’hui ? En pleine lumière ou sous terre ? Julien Salaud est de ces artistes qui questionnent et nous réconcilient avec la vie et ses extrêmes, mais avec l’homme plus encore, par l’envie qu’on a de croire en ses incroyables capacités. On s’en doute, respirer la poussière et la silice de la pierre durant des semaines, boire l’obscurité du tunnel, frapper et frapper les clous en équilibre sur des échelles, ça vous transforme un homme ! A la lumière du jour, la tête nous tourne aussi longtemps.
Quand ? Du 3 avril 2015 au 31 décembre 2017
Où ? Caves Ackerman, 19 rue Léopold Palustre, Saint-Hilaire-Saint-Florent, 49412 Saumur
La Crypte des effraies
Julien Salaud prolonge l’émerveillement que suscite son œuvre monumentale « Fleuve Céleste » non loin des caves Ackerman, à l’Abbaye Royale de Fontevraud. Dans la salle du chapitre de l’Abbaye Royale, et en parallèle à l’exposition « Pouvoirs » de Jules Julien dans le cloître, il compose sa « Crypte des effraies », référence totémique chère à l’artiste qui emploie pour l’occasion ses outils de base (clous et fils blancs). Le public découvre étonné un incroyable imagier mystique qu’il faut se garder d’expliquer, car « expliquer le symbole, c’est le tuer. »
Quand ? Du 6 juin 2015 au 31 mai 2016
Où ? Fontevraud l’Abbaye Royale, 49590 Fontevraud-l’Abbaye
« Expression méditerranéennes. De la poésie à l’engagement » : exposition vidéo collective à l’Hôtel des Arts de Toulon en collaboration avec Photomed.
L’exposition « Expressions méditerranéennes. De la poésie à l’engagement » présente un travail collectif de 14 artistes et vidéastes, tous vivants aux abords de la Méditerranée. L’art vidéo, une expression encore très jeune dans le paysage de la création contemporaine, se décline ici sous différentes facettes. L’Hôtel des Arts de Toulon se fait ainsi le porte-voix et le cadre-écrin de cette toute nouvelle génération d’artistes de l’image, entre poésie et réalisme documentaire. L’exposition s’inscrit d’ailleurs dans le sillage de la 5e édition du festival de photographie européenne Photomed qui se tient jusqu’au 21 juin.
Pour ces 14 artistes solaires, qu’est-ce qu’une image ? L’écran animé sur lequel ils projettent leur vision de la région méditerranée renvoie tantôt à des questions de mise en scène, de beauté et de forme pure, tantôt à des inquiétudes sociétales et territoriales. Ces 14 hommes (et femmes) en couleur interrogent le public par leur travail, et posent la question de frontières, entre terre et mer, corps et esprit.
« Crossing » de Leïla Alaoui pointe du doigt les droits bafoués des migrants qui commencent un long périple vers un pseudo eldorado. Mehdi Meddaci quant à lui théâtralise la migration, ou l’immigration de jeunes hommes sautant d’une barque pour nager vers une barque vide, monter dans celle-ci et plonger à nouveau vers la barque de départ. Joseph Dadoune s’intéresse à travers « Ofakim » (horizon) au nationalisme entretenu en Israël incarné dans un missile porté par des adolescents. L’autre poésie du titre provient du dérisoire et de l’absurde à travers « Le magicien » de Yto Barrada et « Clerk » de Ali Kazma, une vidéo dans laquelle le rythme créé par le tampon nous renvoie à une danse flamenco.
« Expressions méditerranéennes. De la poésie à l’engagement » porte un regard neuf sur une lame de fond de l’image incarnée par des artistes du bassin, venus d’horizons divers mais qui partagent une culture commune. Soumis au flux et au reflux de la création, dans un courant de conscience qui transmet au visiteur un mirage singulier : le message à l’unisson de 14 voix indépendantes. Une initiative qu’on regrette de ne pas voir prolongée au-delà de 20 jours…
Quand ? Du 23 mai au 14 juin 2015
« Du privé à l’intime » : 3 expositions peintures/photographies/costumes dans les musées Fragonard à Grasse. Du 3 avril au 30 octobre 2015
Les musées de Fragonard Parfumeur célèbrent la beauté sous ses formes visuelle et olfactive à travers 3 visites élaborées autour de l’usine historique de parfums Fragonard. Un théâtre des senteurs provençal qui invite les visiteurs à remonter le cours du temps par un fil de brodeuse…
Collection d’une Arlésienne. Légende de la mode en Provence
La mode parfumée des élégantes arlésiennes de jadis s’expose pour la première fois au musée provençal du Costume et du Bijou de Grasse. Seize costumes exceptionnellement sortis pour l’occasion de la collection de costumes arlésiens de Magali Pascal (historienne et fondatrice du centre de recherches sur le costume d’Arles) témoignent d’un riche passé lié au commerce méditerranéen où les femmes ont inventé un style des plus raffinés, du 18e siècle jusqu’au 20e siècle. Les robes et parures y sont présentées sous un dispositif de verre qui préserve l’objet tout en permettant au visiteur de circuler autour en profitant du moindre détail : fraîcheur des tissus, broderies délicates, imprimés minutieux et couleurs chatoyantes…
En Arles comme de nos jours, la mode s’est fait et s’est défait au fil de l’histoire grâce à l’arrivée de nouvelles étoffes venues de pays lointains, puis aux découvertes techniques liées à l’impression ou au tissage. Il faut y aller pour s’apercevoir que « l’Arlésienne » n’est pas une fiction à la Daudet ! Elle est bien vivante et chacun peut sentir l’essence même de sa jeunesse à travers cette exceptionnelle exposition.
Quand ? Du 3 avril au 30 octobre 2015
Où ? Musée provençal du Costume et du Bijou, 2 rue Jean Ossola. 06130 Grasse
Scènes d’intérieur – Intérieurs d’ailleurs
En parallèle, au musée Jean-Honoré Fragonard se tiennent deux visions de l’idée de « chez soi » qui mettent à l’honneur la représentation des intérieurs.
Les « Scènes d’intérieur » remontent aux confins de l’art sacré où les premiers sujets artistiques n’étaient que religieux : la vie du Christ, de la Vierge et des saints. L’espace intérieur dédié à la prière, à savoir l’église, devient un lieu favorisant la mise en scène, thème que l’on retrouve chez Lorenzo Monaco, ou bien encore dans la photo d’Aniello Barone. L’espace extérieur vit depuis l’intérieur et vice versa à travers la thématique de la fenêtre. L’espace se cloisonne, se compose et isole le sujet. La fenêtre est devenue pour Pierre Bonnard, Nan Goldin et Iole Capasso le cadre d’une composition placée à l’intérieur de l’œuvre elle-même.
Pour le visiteur, pénétrer dans les « Intérieurs d’ailleurs » en rez-de-jardin du musée, c’est plonger dans l’intimité sociale et culturelle d’hommes et de femmes à travers le monde. Huit photographes se sont fondus dans la durée au sein de l’intimité de leur sujet, dans le but de se faire oublier et de capter ainsi l’âme de l’instantané. L’exposition propose, à travers 25 clichés photographiques, une unité extraordinaire. L’intimité induite nous rapproche alors de ces personnages anonymes, malgré la distance géographique qui les sépare de nous, et plus encore entre eux.
Quand ? Du 12 mai au 11 octobre 2015
Où ? Musée Fragonard, 14 rue Jean Ossola, 06130 Grasse
« Degas, un peintre impressionniste ? » au musée des impressionnismes Giverny.
Edgar Degas se met au vert en pleine campagne au charmant musée des impressionnismes de Giverny, un comble pour ce peintre de la ville et qui avait horreur de la nature ! Le titre interrogatif de l’exposition tente d’apporter une réponse plurielle à cette notion de l’appartenance de l’artiste au mouvement impressionniste. On y trouve près de 80 œuvres réparties en dessins, pastels, peintures et sculptures en provenance de collections muséales et particulières.
Le musée normand retrace le parcours d’un artiste complet et surdoué, qui a vécu en pleine mouvance impressionniste et participa à l’aventure révolutionnaire du changement d’art, en rupture avec l’académisme de cour et de jardin. Bien que Degas se soit essayé aux pastels de paysages, dont plusieurs surprennent par leur radicale « impression », saisir l’instant de nature n’intéresse pas le citadin. Ses sujets de prédilection seront sociaux : blanchisseuses ou prostituées, des femmes dans l’intimité de la toilette, et surtout les danseuses. L’arrivée de l’éclairage artificiel lui permet de travailler ses compositions en intérieur. Il invente alors sa propre technique impressionniste et dépasse la représentation fugitive. Il capte de façon avant-gardiste le mouvement et l’expression des danseuses à travers des couleurs tranchantes et travaille ses sculptures, dotées de la grâce des volumes en équilibre constant.
L’exposition « Degas, un peintre impressionniste ? » répond à merveille à sa propre question en témoignant de toute la complexité prolifique créative de celui qui aurait eu le souhait d’être illustre et inconnu…
Quand ? Du 27 mars au 19 juillet 2015
A lire, le catalogue autour de l’exposition : « Degas, un peintre impressionniste ? », Collectif, éditions Gallimard, livres d’art, sortie 26 mars 2015, 160 pages, 29€
« Pablo Reinoso. Un monde renversé » à la Maison de l’Amérique latine.
La Maison de l’Amérique latine accueille en ses murs, en sa cour et son jardin les œuvres d’un poète de la forme : Pablo Reinoso. L’exposition retrace plus de 30 années de création de l’artiste et designer franco-argentin qui s’est intéressé de près aux meubles usuellement destinés à s’asseoir : à savoir la chaise et le banc. Posé sur la verdure, Pablo Reinoso imagine un simple banc qui aurait soudain pris conscience de son existence et qui, poussé par l’envie de devenir lui-même, ses barres et accoudoirs s’allongeant telle une plante qui grandit, forme des boucles au grès de ses envies. L’œuvre s’intitule joliment « Spaghetti ». La forme rigide et droite découvre ici la liberté de se mouvoir dans l’espace.
Pablo Reinoso ne s’arrête pas là. Il compose des sculptures avec les chaises Thonet : un langage de forme. La chaise perd toute fonctionnalité d’assise en étant fixée au plafond ou sur un mur. L’artiste met en scène la chorégraphe et danseuse espagnole Blanca Li dans la vidéo « Thoneteando ». Sa performance nous montre avec humour l’absurdité de vouloir s’asseoir à tout prix sur des chaises dénaturées de leur fonction première. Pablo Reinoso incarne pour l’œil du visiteur l’imagination en action à travers l’ensemble de ses créations artistiques, où il détourne avec brio et dérision les objets conçus par son double le designer, sa seconde casquette…
Quand ? Du 1er juin au 5 septembre 2015
« Marcel Broodthaers. Musée d’Art Moderne – Département des Aigles » à la Monnaie de Paris.
Après la Chocolate Factory de Paul McCarthy, la Monnaie de Paris consacre une exposition à l’artiste et poète belge Marcel Broodthaers, maître de l’absurde et de l’ironie !
En 1968, il crée une œuvre insolite et imaginaire : le « Musée d’Art Moderne – Département des Aigles » et s’autoproclame Conservateur et Directeur de celui-ci. Cet « établissement » étant réparti en différentes sections et se situant dans différentes villes, il installe dans sa maison bruxelloise la section du 19e siècle composée de caisses, de cartes postales et d’une projection de diapositives. Le « Département des Aigles » est né d’un poème de l’artiste : « Ô mélancolie aigre château des aigles ». L’aigle est représenté dans la section des Figures à travers une collection de 300 objets (peintures, dessins, sculptures, publicités, …), cet oiseau symbolisant universellement le pouvoir et la conquête.
A cette époque révolutionnaire, Marcel Broodthaers questionne le sens et l’essence du musée. Comment présenter et comment réfléchir sur les règles et les codes de l’art ? Comment interroger sur les rapports inséparables entre l’art et l’argent ? L’artiste a revêtu les habits de l’alchimiste et réussi à transformer l’or en art. Trois années de recherche ont été nécessaires pour permettre de reconstituer en partie les sections imaginées par l’artiste.
La Monnaie de Paris frappe fort en se faisant le musée idéal de cet œuvre iconoclaste et inclassable !
Quand ? Du 18 avril au 5 juillet 2015
« Icônes américaines. Chefs-d’œuvre du San Francisco Museum of Modern Art et de la collection Fisher » au Grand Palais.
Le San Francisco Museum of Modern Art fera peau neuve en 2016. En attendant sa réouverture, une sélection d’œuvres emblématiques de l’art « made in USA » de la seconde moitié du 20e siècle ainsi que de la collection de Doris et Donald Fisher (créateurs de la marque Gap) s’installe au Grand Palais à Paris, avant de prendre leurs quartiers d’été au musée Granet d’Aix en Provence.
L’art américain des ces « icônes » ne s’inspire déjà plus de l’Europe. Il réussit à s’en émanciper et s’évade dans différents courants artistiques abstraits et figuratifs, à travers le pinceau libre de 14 artistes. L’exposition plonge le visiteur au sein de l’abstraction dès l’entrée avec les mobiles de Calder qui s’emparent de l’espace. Puis, les toiles d’Ellsworth Kelly fragmentent les couleurs, Cy Twombly écrit la peinture, Richard Diebenkorn structure son « Ocean park », digne fils spirituel de Matisse…
L’art se fait minimal avec la lumière de tubes néon de Dan Flavin. Les œuvres de Sol LeWitt, Karl Andre et Donald Judd se composent de formes et de volumes simples. On déambule : l’émotion fragile qui prime ailleurs n’a pas sa place ici, le contenu de l’œuvre n’est autre que l’œuvre elle-même, le concept de l’art pour l’art est né… La visite se termine par l’hyperréalisme de Chuck Close et des œuvres du pop’art représentées en majesté par Roy Lichtenstein et Andy Warhol.
Quand ? Du 8 avril au 22 juin 2015 au Grand Palais, puis du 11 juillet au 18 octobre 2015 au musée Granet, Place Saint-Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence
http://www.museegranet-aixenprovence.fr/
« Chagall, Soulages, Benzaken…Le vitrail contemporain » à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
L’art du vitrail renaît après le conflit mondial de 1945 où de nombreux édifices religieux furent endommagés. Il faut reconstruire, mais il est impossible de le faire à l’identique. L’exposition présentée tout l’été à la Cité Chaillot à Paris retrace, à travers 130 œuvres provenant de 44 édifices, la genèse de l’association solidaire des artistes contemporains dans l’effort de reconstruction et avec le défi d’un renouveau créatif de l’art millénaire du vitrail, cet art de la lumière requérant le savoir-faire artisanal du maître verrier.
C’est ainsi que le vitrail contemporain vit enfin la lumière du jour. Les artistes concernés réinventèrent les moyens artistiques à leur portée, en perpétuelle (r)évolution grâce aux techniques nouvelles mises en œuvre pour retranscrire dans la matière translucide et colorée la vision des ces derniers : Matisse, Chagall, Braque, Poliakoff, Villon, Ubac, Viallat, Alberola, Nemours, Rabinowitch, Soulages, Kim En Joong, Benzaken, Garouste…
Cet art sacré, libéré depuis 70 ans du carcan religieux auquel son usage le réservait, ne se contentera dès lors plus seulement d’évoquer la présence d’un Dieu figuratif habillé de lumière, mais transcendera avec l’idée d’abstraction de nombreux édifices publics et privés pour rendre l’atmosphère d’un lieu. L’exposition met en avant des œuvres monumentales d’une rare beauté situées dans des lieux difficiles d’accès : lumineux !
Quand ? Du 20 mai au 21 septembre 2015
« Les Clefs d’une passion » et « Pop et Musique » à la Fondation Louis Vuitton.
Les Clefs d’une passion
Après une inauguration en grande pompe en octobre 2014, la Fondation Louis Vuitton poursuit son cycle de manifestations d’envergure. Pour sa 1ère véritable exposition à vocation populaire intitulée « Les Clefs d’une passion » jusqu’au 6 juillet 2015, la Fondation a décidé de frapper un grand coup les esprits six mois après son ouverture, en dédiant une partie de son espace aux œuvres fondatrices de la modernité, allant de l’impressionnisme à l’abstraction américaine.
Quand ? Du 1er avril au 6 juillet 2015
Pop et Musique
En parallèle à l’exposition « Les Clefs d’une passion », la Fondation Louis Vuitton présente, via son 3e cycle d’accrochage, sa propre collection d’art contemporain sur les thèmes popiste et musical. Les œuvres issues de la culture populaire témoignent de l’intérêt porté par l’imagerie véhiculée par les médias et la publicité : les artistes composent et interprètent la mise en scène de l’image devenue produit de consommation… Andy Warhol, pape de cette pop culture devenue opium du peuple y côtoie Richard Prince, Gilbert et George, Jean-Michel Basquiat, Bertrand Lavier… La ligne musicale fait la part belle à des sculptures sonores (Marina Abramovic) ou interactives (John Cage) et d’immenses installations, comme celle de Douglas Gordon qui plonge le visiteur au sein du son et de l’image vidéo en HD : l’émotion est immense !
Quand ? Du 3 juin à octobre 2015
http://www.fondationlouisvuitton.fr/
« Trésors du ghetto de Venise » au musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
L’histoire que nous raconte cette exposition est incroyable et pourtant vraie : en 1943, deux hommes en charge des services religieux des synagogues espagnole et levantine du ghetto de Venise dissimulèrent en lieu sûr une quarantaine d’objets liturgiques avant l’irruption des nazis dans la Sérénissime. L’équipe en charge de la restauration de la synagogue espagnole tomba récemment sur ces trésors, miraculeusement préservés de la morsure de l’histoire humaine, tandis que leurs deux bienfaiteurs ne revinrent jamais des camps de la mort…
Restaurées et rafraîchies à leur tour, ces prouesses d’orfèvrerie vénitienne témoignent de l’âge d’or d’une communauté soudée autour de ses traditions et de sa foi. Elles célèbrent aussi un anniversaire avec un an d’avance sur le calendrier : celui de l’institution officielle du ghetto de Venise, le premier d’Europe, le 29 mars 1516.
L’exposition prolonge ainsi l’atmosphère qui règne dans les couloirs du musée, en parallèle à Magie. Anges et démons dans la tradition juive, qui accueille le public jusqu’au 19 juillet.
Quand ? Du 13 mai au 13 septembre 2015
