Les Triomphes de Pétrarque illustrés par le vitrail de l’Aube au 16e siècle, Diane de Selliers Editeur, 336 pages, 195€ jusqu’au 31 janvier 2019, 230€ ensuite
Les éditions Diane de Selliers publient un livre d’une éternelle jeunesse : « Les Triomphes » de Pétrarque illustrés par le vitrail de l’Aube au 16e siècle. Pour cette nouvelle édition, c’est le souffle du bel art verrier qui traverse les riches pages d’un des emblèmes séminaux de la poésie d’Amour du 14e siècle en Italie.
Hors la traduction, la grande nouveauté de cet opus reste sans réserve son iconographie de verre. Le poète pétrifié y tombe dans le concert d’un tourbillon chromatique sans précédent pour une publication des « Triomphes » ! Plus d’un siècle et demi après l’écriture de Pétrarque, le vitrail d’Ervy-le-Châtel en est une interprétation parallèle et chrétienne...
Un trésor insoupçonné qui a bénéficié de technologies de pointe dans le but de restituer l’élégance d’un détail, la complexité d’une saynète, la proportion d’un cadre serti au plomb…Un travail admirable de nature à inspirer les générations futures de lecteurs. 100 vitraux de l’âge d’or du vitrail champenois voisinent silencieusement, redéfinissant la perspective du « beau 16e siècle ». Un effort de Romain, merveilleusement reproduit à travers des clichés détaillés, commentés, analysés avec intelligence, perpétuant l’œuvre des artisans maîtres verriers, auteurs invisibles et muets de cette palette illustrative exceptionnelle.
L’art brut, Citadelles & Mazenod, 592 pages, 205€
Les belles éditions Citadelles & Mazenod viennent de faire paraître un nouvel opus dans leur célèbre collection « L’Art et les grandes civilisations » : « L’art brut ». Un titre d’où crépitent les bruits d’un bouillon de culture ! Car la notion d’ « art brut » est tout autant question à une interrogation non formulée sur l’art comme méditation, que réponse sans point final dans un effort de médiation entre connu et inconnu. La magie absolue de ce livre opère quelque part entre les deux. De quoi brosser un large panorama non exhaustif d’un continent artistique rétif à la logique, et qui résiste encore et toujours aux mornes sangles de la norme…
« L’art brut » renouvelle en quelque 600 pages le dialogue. Livre d’art, mais aussi riche étude interdisciplinaire en quête de questions plus que de réponses, l’ouvrage de Citadelles & Mazenod donne la parole à des historiens d’art, des critiques, un psychologue, un psychiatre et un artiste,chacun partageant « sa » vision personnelle et subjective de l’art brut. Plus que n’importe quelle forme d’art pictural, cet art hors-normes,outsider, singulier, etc., semble nous demander : qu’est-ce que l’art à tes yeux d’homme ? Plus de 550 œuvres témoignent qu’une image vaut bien plus de mille mots !
La Princesse de Clèves, de Madame de Lafayette illustrée par Christian Lacroix, éditions Gallimard, 208 pages, 42€
On ne présente plus « La Princesse de Clèves », roman de la comtesse de Lafayette cloué depuis plus de trois siècles dans sa postérité d’œuvre iconique au fronton du temple de la littérature française.
Les éditions Gallimard publient dans la brillante « collection blanche » une somptueuse nouvelle édition, illustrée pour l’occasion par Christian Lacroix. Le grand couturier et costumier de talent « croque » avec malice les grands éclats du récit. Son histoire, traversée des couleurs épicées de son Arles de cœur, prend la vie et le soleil à travers son amour des belles lettres. Dessins, peintures et croquis originaux claquent au fil des pages, renouvelant l’enchantement de la lecture de ce classique des classiques.
58 illustrations inédites ornent le présent ouvrage pour le plaisir des yeux en une partition brochée ultime, ivre de mots et de pigments !
Eloge de la folie d’Erasme illustré par les peintres de la Renaissance du Nord, Diane de Selliers Editeur, 352 pages, 65€
Diane de Selliers Editeur fait revivre l’Eloge de la folie, le texte phare du monde latin de la Renaissance, dans une nouvelle parution à prix doux et volume broché.
Une version illustrée par les grands maîtres du portrait et de la caricature (Bosch, Brueghel, Dürer, Van Cleve, etc.), soit 200 peintures, gravures et dessins d’artistes allemands et flamands des 15e et 16esiècles, qui rejoint désormais les grands rangs de « La petite collection ».
Un pari fou et réussi grâce à la plume d’Erasme et à la richesse inouïe de l’ensemble du livre, où texte et illustrations semblent se répondre sans parler. Un trésor, plaisir de l’œil et des sens !
Willy Ronis par Willy Ronis, éditions Flammarion, 600 pages, 75€
Parmi les œuvres photographiques passées à la postérité en plus d’un siècle, celles de Willy Ronis font figure de clichés intemporels. Ni d’hier ni de demain, l’artiste Willy Ronis avait l’œil de l’Instant éternel. Aux éditions Flammarion vient de paraître un magnifique volume. Un pavé de 600 pages digne d’exhaustivité, regard inédit du photographe sur son œuvre : « Willy Ronis par Willy Ronis ». Synthèse de plus de 50 années « à l’affût », l’opus rassemble quelque 590 photos comme un autoportrait en clair-obscur.
Fruit de ses legs successifs à l’Etat français, l’ensemble montre une entreprise perpétuellement mouvante. Chaque photographie y est donc annotée d’anecdotes, des conditions encadrant la prise de vue, aux informations relatives au tirage. A cela, s’ajoutent un texte d’introduction,une bibliographie, un lexique technique et des notes additionnelles en annexe. Cet ouvrage « hors collection »reproduit de manière inédite l’intégralité du contenu de ces albums choisis et sélectionnés par son auteur, qui écrivait :
« Chacun de nous porte en soi une vision intérieure. Une photo réussie est, en partie, le portrait de son auteur. »