La Fleur de mon secret
Le défilé Haute-Couture printemps été 2015 qui s’est déroulé mardi 27 janvier au Grand Palais a une fois de plus ébloui un parterre d’invités triés sur le volet. Chez Chanel, la création est florissante et le budget sans limite afin d’épouser dans les moindres détails le souci d’excellence d’une marque d’exception, « la plus ancienne Maison de couture encore en activité » comme aime à le souligner Karl Lagerfeld.
Les femmes-fleurs Chanel de l’été 2015 évoluent dans une serre botanique luxuriante, où de pansues corolles de papier ivoire articulées s’ouvrent sur leur passage, portant au faîte de la grâce leurs pistils colorés. Plus de 70 silhouettes présentent la virtuosité des petites mains sous toutes les formes, mais la fleur est reine. Elle est déclinée en broderies accumulées, à l’ourlet des robes, sur les capelines, les bonnets, les bretelles des robes, ceinturant la taille laissée nue, nombril à l’air. Pour Karl Lagerfeld : « le nombril est le nouveau décolleté » de la saison estivale prochaine. Les pieds des mannequins sont à plat, chaussés de noir pour laisser toute l’attention peser sur les couleurs vibrantes des vêtements, accentuant un côté garden party ultra chic et bucolique. Le tailleur, pièce phare Chanel, est tweedé de teintes acidulées, rose, coquelicot, jonquille, violette, fuchsia, gazania, capucine, bougainvillier…
La taille, ponctuée de la carnation de la peau nue, est comme toujours prépondérante chez Lagerfeld. Les mains dans les poches plaquées d’une jupe blanche ourlée de noir, graphique à souhait, la fille Chanel reste cool, même en Couture ! Les robes du soir, au-dessus du genou ou aux chevilles, matelassées, rebrodées, frangées, emplumées valsent au rythme du beat techno dans un show au parfum capiteux et diablement féminin. Escortée d’une gerbe de fleurs, fraîches celles-ci, la mariée, en longues mitaines et bustier pailletés, clôt le défilé dans un rêve éveillé, quintessence de l’artisanat et du savoir-faire français.
(Chanel, http://www.chanel.com/fr_FR/ ; photos copyright Stéphane Chemin)