Pistache, chocolat amer, vanille, citron, framboise, réglisse, rose…sans compter les parfums du moment et saisonniers, la gourmet story du petit gâteau à base d’amandes se décline à l’envi et à foison. Très loin des proverbiales fumerolles de crise, la jeune entreprise de David Holder (aussi propriétaire des boulangeries Paul via le Groupe Holder), rachetée en 1993, a réussi à imposer un standard sucré qui met tout le monde d’accord.
Ladurée, en chiffres, ce sont 17,5 millions de macarons qui sortent chaque jour des usines de la maison, 15 000 de ces douces bouchées (100 000 selon les sources) vendues du matin au soir dans les points de vente de la marque. Un succès made in France qui a de quoi faire des envieux, d’autant que le chiffre d’affaires de la maison suit une courbe ascendante qu’aucune conjecture prétendument défavorable à la consommation de luxe au quotidien ne semble contrarier. Énigmatique ? Plutôt une évidence, le Groupe Holder ayant patiemment construit la politique de sa pâtisserie star sur un positionnement à l’élitisme Grand Siècle, raffiné sans être collet-monté, attractif mais pas populaire.
Pour preuve, les packagings soignés, pastels aux looks rétros, et une proximité avec l’univers de la mode débouchant sur de glamours collaborations avec des créateurs ou des marques : Marni, Alber Elbaz pour Lanvin, Christian Louboutin, etc. C’est donc tout naturellement que Ladurée connaît aujourd’hui l’ouverture d’un lieu inédit tout entier dédié à un ingrédient unique : le chocolat.
Soit une nouvelle boutique bien nommée « Les Marquis de Ladurée », sise sous les riches arcades du 14 rue de Castiglione, dans le 1er arrondissement de Paris. Ce numéro de rue, face à Godiva et à une enjambée du maître-chocolatier Jean-Paul Hévin, quelques initiées le connaissent bien. Il abritait il y a peu encore d’autres ivresses, les souliers fantasmagoriques du chausseur Rodolphe Ménudier, parti sur la pointe des pieds avec des semelles de vent en guise d’adresse…Lieu de passion. Et de promesses. Celles de Ladurée n’affichent pas autre chose que nous régaler. Dès le pas de porte doucement bercé en ombres par les voussures des arcades qui font le lieu ressemblant à une loggia d’antan, la magie opère.
« Les Marquis de Ladurée » se dédient à la plus régressive des douceurs. Ce sont donc, sous les yeux ébaubis des enfants, passants et touristes en émoi, des merveilles chocolatées qui se lèchent en vitrine dans le décor stuqué d’une bonbonnière 18e siècle ! Camées Marquis, bouchées Marquise, Pavés de la Cour noirs ou laits, truffes noires framboise ou épices, éclairs Marquis…voici toute une terminologie qui s’agite pour torturer les sens avant de faire succomber. Sade n’est pas loin…Et le célèbre macaron dans tout ça ? De taille Gerbet, la petite douceur d’Empire se voit bousculée de parfums tels chocolat blanc/passion ou chocolat/yuzu, quand elle n’est pas rhabillée d’une ganache tout chocolat, pistache, rose ou coco/maracuja !
Peu après la réouverture du flagship des Champs-Elysées, et alors que Ladurée prévoit des ouvertures de boutiques à travers le monde tous azimuts, voici une initiative désirable qui nous fait savourer une chose en ces temps d’expansion commerciale de la marque : que ces « Marquis de Ladurée » soient finalement un modèle unique.
(« Les Marquis de Ladurée », 14 rue de Castiglione, 75001 Paris, https://www.laduree.com/fr_fr/)