Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, membre du Cercle de l’Union interalliée, elle incarne le dialogue de l’art et de la littérature aux quatre coins du globe. 22 ans après son premier ouvrage édité sous son nom, Diane de Selliers pourrait se reposer sur ses lauriers…
Ce serait la méconnaître. Non contente d’avoir intégré, en 2009, le prestigieux Comité Colbert, la maison d’édition caresse de son aile l’universalité de sa vocation, avec la fondation d’un « Institut Diane de Selliers pour la recherche en histoire de l’art ».
Des idéaux humanistes qui forment l’aboutissement d’un cheminement singulier entrepris de longue date. Le Mot et la Chose est parti à la rencontre d’une femme et d’une éditrice hors-normes. Entretien exclusif.
Le goût de l’art et du rare
Il y a de l’irrationnel qui accompagne Diane de Selliers depuis ses débuts. Une certitude et une confiance qui n’habitent que les rares élus à faire carrière dans une profession de foi. Les ailes de la patience et de la persévérance ont fini par la porter : sa maison indépendante compte aujourd’hui parmi les plus belles et les plus respectées.
Une notoriété et une estime professionnelles qui débordent largement du cadre du livre : amateurs d’art et amoureux de beaux objets attendent chaque année, fébriles, le nouveau titre à paraître.
« Nous nous donnons à 100% dans ce que nous faisons, dit Diane de Selliers. Pour chaque livre que nous publions, il y a des années de travail, à la fois dans la recherche et l’obtention des iconographies aptes à illustrer le texte, mais aussi en vue de la meilleure traduction à trouver, quand elle existe, sinon à commander.
Sans oublier l’élaboration d’un appareil critique de référence, pour lequel nous requérons le concours de spécialistes et d’universitaires. Tout cela prend du temps, voilà pourquoi notre petite maison publie peu, mais bien ! » Un ticket d’or lentement acquis, au prix d’un acharnement entrepreneurial et d’une vision intérieure qui ne souffrent guère la comparaison dans le milieu.
« J’ai créé ma maison d’édition à 25 ans, explique-t-elle. A l’époque, je travaillais pour Claude Tchou depuis 1 an. Les éditions Tchou déposant régulièrement le bilan, j’ai décidé de me mettre à mon compte. Il faut dire que la condition de salariée n’était pas ma tasse de thé ! Or, n’ayant ni nom ni finances, j’ai d’abord fait des guides : Le Guide des sports à Paris et Le Paris des tout-petits. Ces guides ont eu du succès, ce qui m’a alors permis de travailler, en freelance cette fois, pour deux maisons prospères : les éditions Hatier et les éditions Duculot. »
Soit, de 1981 à 1992, un agenda déjà bien rempli et l’apprentissage du métier d’éditeur. « Ma formation, je l’ai construite sur le tard, avoue Diane de Selliers. Dans les années 1980, on manquait encore d’un vrai cursus. J’avais fait des études, notamment en journalisme, mais c’est le livre qui me passionnait. »
Si la vie et les rencontres ont mis le pied de l’éditrice à l’étrier, sa volonté lui fera prendre les rênes de son affaire…pour ne plus les lâcher ! Etrangement, c’est une intuition qui sera à l’origine de la suite, et du plongeon des éditions Diane de Selliers dans la marmite bouillonnante du livre d’art !
« En 1992, développe-t-elle, je me chargeais pour les éditions Duculot de toute leur communication et leur diffusion à l’international, ce qui m’apportait une expérience transversale des compétences éditoriales. C’est là, juste avant que cette maison belge soit vendue au Groupe De Boeck, que je découvre, chez un libraire de livres anciens, un ouvrage d’une rareté et d’une beauté exceptionnelles. »
Cet ouvrage, ce sera les Fables de La Fontaine : 245 fables en vers accompagnées des 275 dessins par Jean-Baptiste Oudry mis en couleur au 18e siècle. Comme le rapporte Diane de Selliers : « un volume incroyable ! J’ai eu l’autorisation, de la part du libraire, de reproduire les gravures et culs-de-lampe pour chaque fable. » Un premier livre d’art, classique d’entre les classiques français, à épingler au catalogue de Diane de Selliers et le début des grandes manœuvres pour ses éditions. Les Fables de Jean de La Fontaine illustrées par Jean-Baptiste Oudry connaîtront un tel retentissement qu’elles sont, aujourd’hui encore, l’une des meilleures ventes de la maison.
Forte de ce premier succès populaire, Diane de Selliers n’a dès lors qu’à confirmer l’essai. Elle l’avoue : « éditer les Fables dans le mariage de la littérature et de l’art, c’était une intuition, un coup d’éditeur ! Il me fallait ensuite pouvoir durer avec mon équipe dans ce métier. Or, il était hors-de-question pour moi de travailler en assumant des problèmes d’argent, des problèmes de personnel, des difficultés de tous les jours à régler, sans avoir une contrepartie à tout cela qui soit créative. Ce que j’aime, c’est la création et être impliquée dans l’élaboration d’un projet éditorial. »
La Divine Comédie, de l’Enfer au Paradis
Chemin faisant, à la veille du tricentenaire de la mort de La Fontaine, Diane de Selliers récidive en publiant les Contes de Jean de La Fontaine illustrés par Fragonard, qui rencontrent eux aussi le succès public escompté. Nous sommes en 1994. Le bestseller absolu, celui que l’on cite avec une admiration teintée de respect et auquel on revient sans cesse, vit encore dans l’avenir.
« Un ami m’a alors suggérée La Divine Comédie de Dante, confie-t-elle, m’intimant de faire le livre avec des gravures inspirées de Botticelli. J’ai couru jusqu’à Naples où étaient conservées lesdites gravures, qui étaient finalement sans intérêt, mais j’étais tellement excitée à l’idée d’un projet si magique, si beau et si rare que j’ai persévéré… »
Et Diane de Selliers de découvrir, au fil de ses recherches, 92 dessins exécutés de la main de Botticelli pour La Divine Comédie à la fin de sa vie. Une aventure éditoriale qu’elle raconte avec l’élan d’un chasseur de trésors : « ces dessins étaient éclatés, une partie se trouvait dans le secret des caves du Vatican, une partie au cabinet des Dessins et Estampes à Berlin-Ouest, enfin une troisième partie « perdue » à Berlin-Est. Tant et si bien qu’à la chute du Mur, les deux collections berlinoises ont été réunies ! »
S’ensuit alors saut d’obstacles institutionnels et conversations très diplomatiques : « On avait tenté de me dissuader de faire ce projet et de vouloir à tout prix y mêler les dessins de Botticelli, poursuit-elle, on m’avait dit qu’ils étaient abimés, inachevés, etc. Je suis donc partie pour Berlin avec mon maquettiste pour voir par moi-même. A dire vrai, nous avons été époustouflés ! Là, on me dit que j’aurai l’utilisation de les utiliser, à condition que le Vatican donne aussi son accord. Ni une ni deux, je pars pour le Vatican où, après d’invraisemblables péripéties pour arriver à la bonne personne, j’obtiens leur aval, mais sous réserve que Berlin soit d’accord ! »
Deux allers-retours du nord au sud et plus d’un an et demi plus tard, les deux grandes institutions dépositaires de l’œuvre du florentin lui cèdent le droit de publier ces dessins historiques, réalisés à la pointe de métal et à l’encre, d’une rare beauté. « La traduction de Jacqueline Risset était aussi une aventure en soi, continue Diane de Selliers. C’est la toute première fois où je commandais une traduction. Je pensais prendre une traduction existante d’un auteur décédé, mais travailler avec un traducteur vivant est une expérience unique et profondément enrichissante. » Autant dire les bases, le pivot : création et implication dans tout ce qu’elle fait qui tiennent au corps à cette femme de cœur.
Quel est le secret de Diane de Selliers pour déborder d’une telle énergie positive ? « C’est simple, ça se passe de défi en défi, assure-t-elle. A ce point, j’avais sorti trois livres, trois succès, là-dessus La Divine Comédie sort et l’accueil est invraisemblable. Il y avait eu un embargo de publication en juin, la presse de l’époque titrait : « un évènement éditorial et culturel exceptionnel à la rentrée ». Nous avons même eu huit pages dans Paris Match ! Vous vous rendez compte ? Huit pages dans Paris Match pour parler d’un livre auquel personne ne comprend rien ! »
Diane de Selliers rit et on la comprend. En 2013, sa Divine Comédie est entrée de plain-pied dans l’ère numérique avec l’appli iPad : l’Enfer de Dante illustré par Botticelli (lire notre article ici). Une façon ludique, 100% gratuite et digitale d’explorer la célébrissime carte de l’Enfer en se familiarisant visuellement, par l’art et les nouvelles technologies, avec l’univers poétique de ce monument des Lettres italiennes.
Trois livres, trois coups de cœur, trois « coups » d’édition au succès paranormal, autant dire la mise en orbite forcée ! Jaillie comme une comète dans le ciel du livre d’art, les intuitions de Diane de Selliers vont lui réserver, on va le voir, de faire bien des étincelles…
L’épopée éditoriale du Râmâyana : les indes savantes
« Après trois sorties au top, forcément, c’est la panique ! Vous ne voulez pas décevoir les gens ! » Consciente d’être attendue à chaque rentrée au tournant, Diane de Selliers soigne sa marque de fabrique qui va constituer, titre après titre, son catalogue.
« Sommées » par l’équipe de la maison et les lecteurs, de sortir une nouveauté par an, l’ADN des éditions Diane de Selliers mute jusqu’à prendre des risques éditoriaux fulgurants. Viennent au jour des projets plus intimes : Faust de Goethe illustré par Eugène Delacroix, Don Quichotte de Cervantès illustré par Gérard Garouste (lire notre article ici), etc.
Ainsi, résume-t-elle sa profession de foi, prenant à témoin Les Métamorphoses d’Ovide illustrées par la peinture baroque : « ce qui m’amuse, c’est le mariage d’une iconographie qui va révéler un texte, avec un texte qui va donner sens aux images. Dans Les Métamorphoses, fascinantes à lire puisqu’elles sont le récit des passions humaines, vous accédez à l’œuvre avec un double recul : celui du temps et celui des dieux et héros.
Donc, vous vivez votre vie, vous lisez, vous regardez les images, avec ce double regard et une catharsis qui fonctionne mieux, à mon sens, qu’un roman qui vous raconterait les aventures de Madame Michu avec le facteur ! Dans Les Métamorphoses, vous lisez votre vie au rang des dieux et avec la distance du temps, pris entre le fantasme du texte et la vérité des images, c’est magique ! »
Mais, c’est au chapitre de sa plus grosse mise que Diane de Selliers force l’admiration dans ce qui est, sans conteste, l’une des publications les plus folles jamais entreprises par un éditeur : le Râmâyana illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle. Un pari magistral, entrepris il y a plusieurs années, si ambitieux qu’il replace le lecteur dans une position de mécène des arts, libre de décider du rayonnement de l’ouvrage à l’international. De fait, le Râmâyana illustré dans La grande collection (coffret de 8 volumes et 660 miniatures) est depuis devenu une référence absolue…et une source inépuisable de délices pour son commanditaire qui nous raconte la genèse du livre, de l’Inde au Japon.
« J’avais déjà eu fort à faire pour Le Dit du Genji de Murasaki-shikibu illustré par la peinture traditionnelle japonaise. Au début, bien sûr, j’ai tâtonné, j’ai passé 3-4 ans à comprendre comment travailler avec les Japonais : pour cela, vous devez obligatoirement avoir un Japonais dans votre équipe, qui écrive en japonais, d’une manière acceptable pour eux. Donc tout cela prend beaucoup de temps. Pour bien comprendre la difficulté que représente un livre comme Le Dit du Genji, il faut savoir que je n’ai pu enfin me rendre au Japon, pour rencontrer les uns et les autres, que 4 à 5 ans après avoir commencé le travail sur le projet. Cela dit, une fois que les Japonais vous ont donné leur confiance, tout est facile. Travailler avec les Indiens, en revanche, vous pose d’autres défis et une infinie persévérance… »
On le comprend, si tutoyer les us et parlers de la culture japonaise requiert l’habileté du diplomate, apprivoiser ceux de la culture indienne confine à l’humilité d’un sâdhu et à la patience du Buddha…A ce titre, Diane de Selliers évoque une entreprise livresque en mouvement perpétuel à l’ampleur fabuleuse : « le défi du Râmâyana, déclare-t-elle, c’est la longueur du texte. Ajoutez à cela que les manuscrits indiens sur le Râmâyana,entre la fin du 17e et le début du 19e siècle, période intensément créatrice, sont innombrables. Il nous a fallu les retrouver partout dans le monde, Australie, Canada, USA, Amérique du Sud, dans toute l’Europe et le continent indien dans son entier, avec des déplacements personnels incessants. J’adorais l’Inde, je l’avais découverte en 1998, j’étais ravie ! Là-bas, vous vous heurtez à une espèce de force du temps qui fait que, soit vous entrez dans cet espace d’immobilité et de patience, soit vous partez ! »
On s’en doute, un travail de fourmi, une disponibilité totale et une implication sans failles de la part de l’éditrice qui en parle pourtant avec sérénité.
Sa version illustrée du Râmâyana reprend et prolonge, à l’adresse des lecteurs contemporains, la longue tradition des indologues et passeurs de la littérature védique en France au 19e siècle : entre autres, Eugène Burnouf (traducteur du Bhāgavata Purāṇaen 3 volumes et du Sutra du Lotus) et son élève, Hippolyte Fauche (traducteur des poèmes épiques Rāmāyaṇa et Mahābhārata).
Et d’ailleurs, pourquoi ce choix de l’épopée du Râmâyana ? « Le Mahâbhârata est un récit trop long, trop diffus et surtout jamais traduit dans sa totalité. Le Râmâyana, en revanche, est une histoire avec un début et une fin. Mais sa réalisation, dit-elle en confidences, illustrée dans notre édition, et j’en profite ici pour saluer mon maquettiste, a été un vrai casse-tête ! » Elle ajoute : « imaginez la gageure de trouver, pour chaque double-page, l’image parfaite qui va être en lien direct avec le texte et sur la page d’en face… »
Diane de Selliers n’est pas femme à s’effaroucher des difficultés : la maison souhaite actuellement boucler son financement afin de traduire le Râmâyana en anglais, et, comme pour Le Cantique des oiseaux précédemment, atteindre dans la langue de Shakespeare les lecteurs assoiffés de culture où qu’ils se trouvent dans le monde ! Un projet dont la noblesse encourage plus que jamais celle de l’auditoire à manifester son soutien.
« Nous travaillons en outre activement à une édition de la Bhagavad-Gita, dévoile-t-elle. Il s’agit d’un texte indien, assez court en fait, un passage très ésotérique duMahâbhârata. Dans celui-ci, Arjuna, qui ne souhaite pas livrer combat contre ses cousins, est convaincu par Krishna d’aller à la bataille, qui ajoute ceci : « tu ne dois pas pleurer si tu perds ni te réjouir si tu gagnes. Tu dois faire l’action dans le détachement. » C’est ce qu’on appelle le Karmayoga. Autrement dit : nous sommes tous là avec un rôle, une mission à remplir sur terre, mais nous devons l’honorer sans colère, sans passion et dans le détachement, sans se réjouir et sans se plaindre. Pour le résumer, ce texte renferme donc les enseignements de Krishna pour transmettre tous les principes du détachement à l’homme. »
Elle poursuit : « Marc Ballanfat en sera le traducteur et Amina Taha Hussein Okada sera en charge des commentaires iconographiques, car nous y aurons deux grands cycles de peinture : l’un sur Vishvarupa, le multiformes, qui est une représentation théophanique du dieu Vishnu et de son avatar Krishna ; l’autre sur les yogis et le yoga mental. »
Autant de qualités qui font des parutions Diane de Selliers en général, et du Râmâyana en particulier, des éditions sublimes, abouties à la fois dans leur forme et leur propos. Qui pourrait raisonnablement passer à côté ?
Le Cantique des oiseaux ou l’appel du spirituel
On l’a vu, de défis en défis, d’obstacles résolus en paris à relever, Diane de Selliers se forge un parcours unique, à la croisée de la littérature et de l’art. En témoigne Le Cantique des oiseaux : « pour lequel j’ai requis l’aide de grands spécialistes, car c’est une chose d’être familier de La Divine Comédie, c’en est une autre de l’être de la spiritualité soufie. Pour ce livre, j’avais absolument besoin des lumières de Leili Anvar, qui nous a fournis une magnifique traduction inédite du texte en français, et de celles de Michael Barry, qui s’est chargé de tous les commentaires iconographiques et dont le savoir transversal est d’une richesse extraordinaire. »
Maintenant disponible dans sa traduction anglaise, ainsi que dans une toute nouvelle « Collection Textes » en français, Le Cantique des oiseaux d’`Attar est un chef-d’œuvre de la mystique persane et soufie (lire notre article ici).
A la fois poème épique, rêverie de sage, parabole humaniste, chemin d’initiation et d’éveil spirituel à la portée philosophique et historique universelle.
Précisant sa pensée dans un souci parallèle d’évolution constante, Diane de Selliers ajoute : « chaque ouvrage nourrit le suivant. Chaque ouvrage me donne les connaissances, l’expérience et les éléments qui me permettent d’aller plus loin et de pousser toujours d’un cran. Je ne vois jamais la fin d’un projet. Si vous voyez la fin, c’est que votre projet n’a pas sa dimension. »
Revenant sur la nouvelle « Collection Textes » (lire notre article ici) lancée en février 2013, Diane de Selliers vient de créer une brèche dans le milieu du livre d’art par la commercialisation d’un grand texte à prix accessible, dans une édition revue et augmentée d’un appareil de notes supplémentaires où « le texte, dépourvu d’images, prend tout son envol. » Un premier titre qui, on le pressent, va en appeler beaucoup d’autres, loin des sentiers battus…
Transmission, excellence et vulgarisation. Les trois clés de l’innovation.
Pour durer, pour innover, les éditions Diane de Selliers se sont positionnées à la pointe des nouveaux médias de diffusion de la culture. Après l’appli iPad L’Enfer de Dante illustré par Botticelli, c’est au tour d’Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll illustré par Pat Andrea, et L’Eloge de la folie d’Erasme illustré par Holbein, d’ajouter leur pierre à l’édifice digital à la rentrée.
Soit, par le lancement d’un tout nouveau catalogue interactif ambitionnant, à terme et pour le plus grand nombre, l’entièreté de leur catalogue éditorial paru à ce jour, accessible avec une expérience de lecture interactive, galeries d’images et vidéos de présentation des œuvres. Et, pour le lecteur d’ebook, la promesse d’un enrichissement personnel novateur. Diane de Selliers n’envisage pas le futur de l’édition sans continuer à affirmer sa présence par le numérique. Un bond en avant et un grand saut digital qui lui tiennent particulièrement à cœur, tant un aspect visionnaire transpire et guide, on le sent, chacune de ses décisions.
« Nos éditions numériques, dit-elle, qui sont pour l’heure gratuites et en libre accès, je les conçois au service du livre. Non pour remplacer le livre, mais pour donner envie aux gens d’aller voir plus loin et instaurer ainsi un dialogue entre le numérique et le papier. Le digital, c’est l’avenir. Comment, demain, allons-nous toucher un public qui s’est jusqu’ici tenu à l’écart du livre d’art ? Ces nouveaux moyens de transmission de la culture viennent en renfort du livre, et non pour le supplanter ou le concurrencer. Au contraire ! »
Et parce que Diane de Selliers voit en avant, elle a même fondé l’« Institut Diane de Selliers pour la recherche en histoire de l’art ».
Structure de recherche, d’études approfondies, de mise en valeur et de transmission du savoir, l’Institut Diane de Selliers poursuit la mission de « passeur » du patrimoine culturel de l’humanité initiée par sa fondatrice.
« A l’origine de ce fonds de dotation, ajoute-t-elle, je me suis rendue compte que toutes les recherches de mon équipe, collectées depuis des années, devaient être externalisées. Pour revenir à l’exemple du Râmâyana, nous avons publié 660 miniatures. Or, nous en avons archivé entre 5000 et 6000 !! Le but est donc de créer une banque de données afin que nos travaux bénéficient plus largement aux chercheurs, étudiants, et à toutes personnes intéressées par le matériel auquel nous avons accès et qui est insensé ! »
La rentrée littéraire 2014 et le printemps 2015 promettent d’être chargés et riches en surprises ! D’abord avec Alice au Pays des Merveilles et De l’autre Côté du Miroir de Lewis Carroll illustrés par Pat Andrea, qui fait son entrée dans La petite collection et simultanément en ebook.
Ensuite, avec Des mérites comparés du saké et du riz illustré par un rouleau japonais du XVIIe siècle, ouvrage édité en partenariat avec le prestigieux possesseur de l’authentique rouleau : la Bibliothèque nationale de France.
Traduit pour la première fois dans une autre langue que le japonais ancien, le texte narre la « disputation » entre un noble, un moine et un guerrier, autour de considérations gastronomiques et œnologiques, prétextes à emprunter la « Voie du Milieu » en toutes choses.
Enfin, Yvain et Lancelot, de Chrétien de Troyes illustrés par la peinture préraphaélite viendra s’ajouter à La grande collection. Quant à la « Collection Textes », nul doute qu’elle saura trouver son lectorat en explorant des voies jusqu’ici délaissées par les éditeurs classiques.
« Ce que je souhaite, tient à préciser Diane de Selliers, c’est tirer les lecteurs vers le haut dans l’excellence en leur offrant beaucoup plus qu’un livre richement illustré et densément commenté. Je souhaite, dans l’avenir, et notamment avec la Collection Textes, toucher les gens grâce une idée jamais entreprise par un professionnel du livre. Et par cette idée, ouvrir de nouvelles portes pour le plus grand nombre de personnes possible. »
Une passion sincère et lucide anime l’éditrice, de celles qui entretiennent la flamme du livre…sans le brûler. Rendez-vous à la rentrée !
Les prochaines sorties incontournables :
– Yvain et Lancelot, Chrétien de Troyes illustrés par la peinture préraphaélite (La grande collection) parution 16 octobre 2014
– Des mérites comparés du saké et du riz illustré par un rouleau japonais du XVIIe siècle, Coédition avec la BnF (Hors-Collection) parution 18 septembre 2014
– Râmâyana ‘Valmiki’ illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle (édition anglaise, La grande collection) prévision au printemps 2015
– Alice au Pays des Merveilles et De l’autre Côté du Miroir de Lewis Carroll illustrés par Pat Andrea (La petite collection) parution au printemps 2015 et simultanée ebook.
(Diane de Selliers Editeur, 19 rue Bonaparte, 75006 Paris,http://www.editionsdianedeselliers.com/ ; tous visuels reproduits avec l’aimable autorisation de l’éditeur)